Cette saison marque le début d’un nouveau X-Files : la disparition de Mulder (suite au désir de David Duchovny de ne participer qu’à mi-temps à la série) et la grossesse de Scully seront au cœur de l’intrigue. Un nouveau personnage, John Doggett (interprété par Robert Patrick de Terminator II) rejoint alors Scully brisée depuis la disparition de celui qu’elle aime et rééquilibre la confrontation entre croyant et sceptique (Within/Without). Signe d’un renouveau complet, pour la première fois dans l’histoire de la série le générique images fut retouché. Etonnement sombre, le ton n’est plus à la décontraction et à l’humour. Si la moitié des épisodes ne sont composés que de loners inégaux, la mythologie repart de plus belle au retour de Mulder marqué par l’arrivée de l’agent Reyes (Annabeth Gish) dans une éblouissante trilogie (This is not happening/Deadalive/Three words). La saison se ferme sur le double épisode Essence/Existence décevant, qui clôt définitivement l’époque Mulder/Scully à la naissance de leur fils. Côté audiences, les efforts des scénaristes et le charisme de Robert Patrick seront récompensés car cette saison pourtant inégale rassemblera les mêmes audiences que la précédente avec près de quatorze millions de fidèles aux USA.
162-Chasse à l’homme (1/2) [2/3] (Within) Fox : 05/11/00 – M6 : 19/09/01 ***
163-Chasse à l’homme (2/2) [3/3] (Without) Fox : 12/11/00 – M6 : 19/09/01 **
164-Patience (Patience) Fox : 19/11/00 – M6 : 26/09/01 ***
165-Un coin perdu (Roadrunners) Fox : 26/11/00 – M6 : 26/09/01 **
166-Invocation (Invocation) Fox : 03/12/00 – M6 : 03/10/01 **
167-Combattre le passé (Redrum) Fox : 10/12/00 – M6 : 03/10/01 ***
168-Via Negativa (Via Negativa) Fox : 17/12/00 – M6 : 10/10/01 ***
169-A coup sûr (Surekill) Fox : 07/01/01 – M6 : 10/10/01 **
170-Dur comme fer (Salvage) Fox : 14/01/01 – M6 : 17/10/01 *
171-A l’intérieur (Badlaa) Fox : 21/01/01 – M6 : 17/10/01 ***
172-Dévoreur d’âmes (The Gift) Fox : 04/02/01 – M6 : 24/10/01 ***
173-Luminescence (Medusa) Fox : 11/02/01 – M6 : 24/10/01 **
174-Per Manum (Per Manum) Fox : 18/02/01 – M6 : 07/11/01 **
175-Espérance (1/3) (This is Not Happening) Fox : 25/02/01 – M6 : 07/11/01 *****
176-Renaissances (2/3) (Dead Alive) Fox : 01/04/01 – M6 : 14/11/01 ***
177-Confiance (3/3) (Three Words) Fox : 08/04/01 – M6 : 14/11/01 ***
178-Empédocle (Empedocles) Fox : 22/04/01 – M6 : 14/11/01 *
179-Vienen (Vienen) Fox : 29/04/01 – M6 : 21/11/01 ****
180-Seul (Alone) Fox : 06/05/01 – M6 : 21/11/01 **
181-Essence (1/2) (Essence) Fox : 13/05/01 – M6 : 28/11/01 **182-Essence (2/2181-) (181-Essence (2/2) (Existence) Fox : 20/05/01 – M6 : 28/11/01 **
Réalisé par Kim Manners. Ecrit par Chris Carter.
Les recherches se poursuivent pour retrouver Mulder. Le sceptique agent John Doggett est responsable de l’enquête.
L’histoire explore les conséquences à plus ou moins longs termes de la disparition de Mulder. En effet, Requiem nous a offert des résolutions dramatiques qui plantent les décor de cette saison : l’enlèvement de Mulder, la mort de CGB, Skinner et Scully passés du côté des croyants et surtout Scully qui tombe enceinte miraculeusement alors qu’elle était stérile. Autant dire que continuer l’histoire dans ses conditions était des plus difficiles ! Il s’agit d’abord de combler le départ de l’acteur vedette du show, David Duchovny qui souhaite se consacrer au cinéma et qui décidera de ne participer qu’à mi-temps à cette saison, grâce à une compensation de vingt millions de dollars négociée avec la FOX. Carter introduit donc le nouveau personnage principal de Robert Patrick : il tire son nom du commentateur sportif aux côtés de Vince Scully, Jerry Doggett. Carter a eu la bonne idée de créer un personnage à cent lieux de l’ami Mulder, autant physiquement que par sa personnalité : alors que Mulder était un cavalier solitaire qui courraient après les petits hommes verts, Doggett est un homme d’équipes rationnel et posé. Il ramène à lui seul les quelques restes de ce qui fut l’ambiance XF des débuts, à savoir le côté investigation/enquête, le côté policier rendant les enquêtes des plus crédibles. Sans compter qu’il permet de retrouver la dynamique croyant/sceptique qui commençait à disparaître. Entrée aussi de l’agent Gene Crane – alias Kirk B. R. Woller qui retrouvera Patrick dans la série The Unit en 2006, et retour d’un ancien personnage qu’on avait pas revu depuis One sun : Alvin Kersh (James Pickens Jr). D’ailleurs lorsqu’il dit à Doggett : « Montrez leurs qui vous êtes John », c’est en fait Carter qui fait passer un message aux fans ! Signe de ce renouveau complet : pour la première fois dans l’histoire de la série, le générique images fut retouché. On y voit entre autres Mulder tomber dans l’œil de Scully et un fœtus. De nouveaux plans décevants aux yeux des fans qui déplorent ces ajouts bâclés (à l’exemple de la chute de Mulder) qui tranchent avec la qualité des anciens. Carter a longuement attendu avant de toucher au sacro sain générique qui fut conservé pendant les sept premières années. Le personnage de Gibson Praise (Jeff Gulka) apparaît dans les épisodes The End, The beginning, Within, Without, The truth.
Réalisé par Kim Manners. Ecrit par Chris Carter.
Alors que l’agent Doggett continue son enquête, Skinner et Scully arrivent en Arizona où ils retrouvent Gibson Praise. Selon lui, Mulder est en vie, captif mais pas loin d’ici.
A la fin de l’épisode alors que Scully est blessée, Doggett la prend dans ses bras de la même manière que Mulder l’avait fait dans l’épisode Requiem. On retrouve aussi avec plaisir Jeff Gulka (Gibson Praise) qui n’était pas réapparu depuis The Beginning et l’Alien Hunter (Brian Thompson) qui fait ici son ultime apparition. Le physique si particulier de ce colosse de deux mètres lui a permis de jouer des dizaines de rôles de méchants, tant au cinéma (Terminator, Mortal Combat : Destruction finale) qu’à la télévision (Charmed). L’instrument de torture sur lequel est prisonnier Mulder est inspiré des décors des films Alien. L’équipe de production a carrément explosé le budget de ce double dossier qui a dépassé les neuf millions de dollars à cause du décor, alors qu’un épisode habituel en coûte seulement deux. Si on retient la superbe photographie et la musique envoûtante du ‘Scully thème’ de Mark Snow, on déplore les invraisemblances d’un scénario vite fait, Carter ayant du se concentrer essentiellement à l’introduction de Doggett ce qui fait que l’histoire n’est pas à la hauteur de l’évènement. Ce double épisode a été suivi par quinze millions d’Américains. L’agent Gene Crane (Kirk B. R. Woller) apparaît dans les épisodes Within, Whitout, Via negativa, Essence, Existence.
Réalisé et écrit par Chris Carter.
Scully emmène l’agent Doggett sur sa première enquête dans le domaine du paranormal, sur les traces d’une bête mi-chauve souris mi-homme qui terrorise une petite ville.
La chauve-souris symbolise l’être définitivement arrêté à une phase de son évolution ascendante : une sorte de phase intermédiaire, une espèce d’oiseau hybride ou comme disait Buffon un être monstre. Elle symbolise l’être dont l’évolution spirituelle a été entravée. Premier épisode écrit et réalisé par Chris Carter depuis deux ans, et première véritable enquête du duo Scully/Doggett depuis la disparition de Mulder. Plusieurs références sont faites à son sujet : sa plaque rangée par Scully comme la séance de diapos qui est un clin d’œil direct puisque Mulder procédait ainsi lors de ses présentations. Carter veut faire comprendre que Doggett ne remplacera pas Mulder mais qu’il va créer sa place comme le souligne Scully : « Ceci est le bureau de mon partenaire agent Doggett. Vous et moi ne l’utiliseront qu’occasionnellement ». Une réussite.
Réalisé par Rod Hardy. Ecrit par Vince Gilligan.
Scully enquête sur d’étranges disparitions dans une petite ville déserte et découvre alors un culte satanique aux cotés d’une bête monstrueuse qui aurait la faculté de contrôler son hôte.
L’unique intérêt de cet épisode fort décevant malgré le climat de paranoïa complètement réussi est l’évolution de la confiance réciproque qui s’installe progressivement entre les deux agents. Le thème paranormal rappelle celui des Tommyknockers de Stephen King, tout comme l’atmosphère très hitchcockienne. Un roadrunner est une sorte d’oiseau, un coucou. L’épisode a été inspiré d’un film de Spencer Tracy, Bad Day at Black Rock (1955).
Réalisé par Richard Compton. Ecrit par David Amman.
Le petit Billy Underwood est retrouvé dix ans après sa mystérieuse disparition. Il n’a pourtant pas vieilli et son comportement trouble ses parents.
Premier épisode d’une série autour du passé de l’agent Doggett et de la mystérieuse disparition de son fils. Le nom du gamin signifie sous les bois : l’endroit même où son cadavre est retrouvé. Petit clin d’œil à L’exorciste et à Miracle Man puisque Doggett dit : « Si vous croyez qu’il est possédé, appelez l’exorciste ! » Or Scully disait justement que c’était son film préféré. Mais ça bien sûr, Doggett ne peut le savoir. Sur le sac à dos de Billy est écrit « Dinosaurs from outer space », clin d’œil au navet Plan 9 From Outer Space de Ed Wood. C’est aussi le film préféré de Mulder qui l’a vu 42 fois !
Réalisé par Peter Markle. Ecrit par Steve Maeda & Daniel Arkin.
Alors que le procureur fédéral Martin Wells est présumé coupable du meurtre de sa femme, le temps semble s’écouler à l’envers, jusqu’au jour du meurtre.
Doggett et Scully sont peu présents dans cet épisode raconté d’après le point de vue de Wells, alias Joe Morton qui fut aussi au générique de Terminator II avec Patrick en 1991. Le nom de son personnage est tiré de celui de H.G. Wells, auteur de La machine à remonter le temps. Le titre VF revoie au film Fight the future. Une toile d’araignée est souvent présente, à l’image du tatouage du tueur. Symboliquement, l’insecte représente la tisseuse de vérité, maîtresse du destin, ce qui explique sa fonction divinatrice assez répandue dans le monde. Chez les Bamoun du Cameroun, l’araignée mygale a reçu du ciel le privilège de lire l’avenir. La réalisation de l’histoire rappelle également le film Memento (2000) où les évènements sont présentés à l’envers.
Réalisé par Tony Wharmby. Ecrit par Frank Spotnitz.
Quand vingt membres d’un occulte culte religieux sont retrouvés morts, le FBI se lance à la poursuite du gourou en fuite.
Le thème de l’être surnaturel qui frappe ses victimes durant leur sommeil rappelle la série de films d’honneur Nightmares on Elm Street de Wes Craven. Le titre est une expression latine « par la voie de la négation ». Cela provenait du néo-platonisme qui dressait une liste des attributs qui ne sont pas basés sur Dieu dans la croyance qu’il est infini. Freud, Klein et leurs disciples étaient des désillusionistes, des praticiens de ce que Nietzche appelait l’art du manque de confiance. Avec Marx, Sartre et Nietzsche lui-même, ils appartenaient à la tradition occidentale de suspicion (Remmling, 1967), dont les partisans cherchaient l’émancipation de leur idoles de l’âge en démasquant la fausse conscience et les idéologies dominantes qui étaient l’équivalent collectif des illusions et désillusions personnelles, l’espoir secret, transférences et projections qui déformaient la relation neurotique de l’individu à la réalité. « Vous voulez que je pense comme Mulder et Scully ! » : pour la première fois, Robert Patrick mène seul l’enquête, laissant Anderson en arrière plan. Né à Marietta (Georgie) le 5 novembre 1959, Robert Patrick est l’ainé d’une famille de cinq enfants installée après pas mal de pérégrinations dans l’Ohio. Abandonnant ses ambitions professionnelles dans le baseball et le football américain puis dans des études de comptabilité, il débute une carrière de peintre en bâtiment avant qu’un grave accident de bateau ne le décide finalement de tenter sa chance à Hollywood. Reprenant ses cours d’art dramatique abandonnés au lycée, Robert Patrick obtient son premier rôle dans la pièce Go (1984) et tourne dans de nombreux films de série B avant de donner la réplique à Bruce Willis dans Die-hard 2 (1990). Son heure de gloire, il l’obtient l’année suivante lorsqu’il est choisi par James Cameron pour incarner le T-1000, cyborg tueur à la faculté de changer de forme jusqu’à devenir totalement liquide face à Arnold Scharzenegger pour Terminator 2 : Judgement day. Malgré un tournage pas très passionnant, l’entraînement intensif subi pendant plusieurs mois s’avère payant puisque le film est un immense succès. Dans les années qui suivent, il tourne dans de nombreux projets qui ne sont que des décalques de son rôle d’androïde mais Patrick s’affirme aussi dans des rôles inattendus (Rosewood, The Faculty). Alors que les X-Files ont déjà sept années derrière elles, il a la lourde tâche de remplacer David Duchovny et redonner un nouveau souffle à la série durant ses deux ultimes saisons (2000-2002). Son interprétation du sceptique agent Doggett, saluée par un Saturn Award l’année suivante, lui permet d’être enfin considéré parmi les seconds couteaux les plus reconnus du cinéma américain. Avec à son actif une cinquantaine de films, l’acteur a enchaîné à la fin de la série une carrière riche et discrète avec une plethore de seconds rôles au cinéma (Charlie’s Angels, Walk the line, Firewall) et à la télévision (The Unit). Il est marié à l’actrice Barbara Patrick avec laquelle il a deux enfants : Austin et Samuel.
Réalisé par Kim Manners. Ecrit par Frank Spotnitz & Chris Carter.
Inquiète pour sa grossesse, Scully découvre que des tests ont été effectués sur des bébés mi-humain, mi-alien.
Le titre latin signifie par la main, ce qui correspond bien à cet épisode flash-back qui voit le retour de Duchovny et tente d’apporter des explications sur la grossesse de Scully. Première apparition du super soldat Knowle Rohrer (Adam Baldwin vu dans Independance day en 1996) qui devient l’informateur de Doggett : on le retrouve dans les épisodes Per Manum, Three words, Existence, Nothing important happened today II, The truth. Mark Snow fait ici un peu de figuration puisqu’il joue un médecin.